jeudi 9 décembre 2010

Politique publique d’intelligence économique

La récente communication relative à la politique publique d’intelligence économique, présentée en Conseil des ministres du 8 décembre par la ministre de l'Économie, madame Christine Lagarde, constitue un premier pas fondamental pour une meilleure compréhension de l'intelligence économique. Dans la logique de mes billets précédents, il reste pourtant un important travail de clarification à faire pour que cette politique publique puisse se traduire dans l'entreprise par une activité et des métiers reconnus s'appuyant sur une discipline universitaire suffisamment structurée.

Elle précise les trois axes autour desquels s'articule l'action de l'État en intelligence économique : veille stratégique au profit de l'économie française, soutien à la compétitivité de l'économie (recherche publique, influence, aide aux exportations), sécurité économique et propriété intellectuelle. Mise en oeuvre par la délégation interministérielle à l’intelligence économique, cette politique publique s'appuie à tous les niveaux sur l'appareil d'État (administration centrale, territoires, diplomatie).

Voilà pour la politique publique défendue par le député Bernard Carayon. 

Pour le reste, sa traduction dans le domaine privé en entreprise, mais également et surtout son volet universitaire qui est fondamental, beaucoup reste à mon avis à faire. En particulier, leur périmètre mérite d'être défini avec une plus grande précision afin d'éviter les travers que je pointe dans mes deux billets précédents, ainsi que dans de nombreux autres articles. Ce périmètre ne peut pas en effet être strictement identique à celui de la politique publique, qui comporte inévitablement des volets strictement régaliens. Ne pas prendre acte de ce fait incontournable, et continuer à confondre exploitation de l'information, décision, stratégie, protection du secret, sécurité, contre-espionnage, droit des affaires, propriété intellectuelle, influence, normes industrielles et commerciales, diplomatie, dans une seule et même discipline ou dans une seule et même profession, reprenant l'appellation de la politique publique, ne peut mener qu'à des désordres, dérives et autres rivalités de chapelles, dont l'actualité des quinze dernières années a malheureusement confirmé la réalité. 

FB

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