jeudi 24 octobre 2013

L'organisation des connaissances au coeur de la démarche scientifique

J’ai participé au dossier "Organisation des connaissances : épistémologie, approches théoriques et méthodologiques" du numéro 39 de la revue "Études de Communication", avec un article intitulé L’organisation des connaissances au cœur de la démarche scientifique (organiser une mémoire pour comprendre et savoir, puis agir et décider avec sagesse).

Toujours dans la droite ligne de mes publications précédentes,...
j’y développe l’idée que l’exploitation d’une information devenue surabondante doit être considérée comme une véritable discipline scientifique. Celle-ci pourrait avoir pour nom Organisation des Connaissances (OC) et aurait pour objet, la maîtrise d’une information élaborée, pour moyens, des méthodes de travail adaptées au fonctionnement de la mémoire humaine, et pour finalité, l’adoption de pratiques de diffusion des savoirs et de partage des connaissances efficaces et sûres afin de garantir la pertinence de l’information et la mise à disposition en temps voulu et en toute sécurité des connaissances utiles à l’action. Ses fondements théoriques reposent en particulier sur l’adoption de définitions précises permettant d’éviter les confusions courantes entre les notions de signal, de donnée, de connaissance (implicite et explicite), de savoir (tacite et intelligible), et d’information.

Les conséquences de ces définitions en termes de transmission des savoirs et de capitalisation et de partage des connaissances sont en effet particulièrement importantes pour adapter nos méthodes d’exploitation de l’information à l’arrivée des nouvelles technologies numériques. C’est là tout l’objet de mon article, qui se fonde sur la dualité de la notion d’information, à la fois représentation mentale abstraite et formulation intelligible concrète, et sur la complexité de son exploitation qui doit concilier l’essence immatérielle du produit avec sa restitution physique. Le lieu conceptuel de cette conciliation est la mémoire, tandis que son lieu physique est le document désormais numérique et le dossier qui l’accueille en justifiant la pertinence de l’information contenue par la rencontre avec un besoin de sens qu’il organise. Pour fonctionner dans un environnement soumis à de fortes contraintes souvent contradictoires en matière de volumes et d’accessibilité d’une part, de réactivité et de fiabilité d’autre part, mais également de partage et de sécurité, les notions de propriété intellectuelle et de validation de l’information doivent être adaptées à la spécificité du document numérique dont il est nécessaire désormais de reconnaître le rôle essentiel de support universel, dématérialisable mais néanmoins tangible de la connaissance intangible.

Le délai de plus d’un an entre la soumission de mon article et la publication de la revue m’a permis de me relire un an après avoir envoyé l’article à la publication. Je réalise ainsi aujourd’hui que j’aurais déjà des modifications à apporter sur certains points de détail. Ceux-ci ne remettent pas en cause mes observations théoriques, mais ajouteraient probablement à la clarté de certaines définitions. C’est en particulier le cas de l’enchaînement que je décris des notions d’information, de connaissance et de savoir dans le processus de perception d’un signal, auquel il faudrait ajouter celle de donnée qui se substituerait à celle de savoir tacite. Mais ce sera pour un prochain article. À suivre donc …

L’onglet ci-dessus qui détaille mes publications), permet de suivre la lente (mais sûre) progression de mes travaux. Je suis pourtant toujours en quête d’un cadre académique pour attester du sérieux de mes études théoriques, et d’un cadre opérationnel pour en développer les applications pratiques. Seule l’efficacité de ces dernières serait en effet garante du bien-fondé d’une théorie qui, sans pratique, n’aurait aucun sens et ne saurait jamais ainsi relever d’une véritable discipline scientifique. Dans l’espoir de trouver le cadre adapté à la poursuite de tels travaux, j’ai décrit assez précisément mon projet de recherche dans un papier intitulé La fonction renseignement (étude théorique, développements méthodologiques et application pratique) soumis à l’IRSEM en novembre dernier, et dont je n’ai publié que des extraits (je tiens le document complet à la disposition de tous ceux d’entre vous qui m’en feraient la demande).

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